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Du haut de ma montagne

Publié le 20/6/2004 par B

Du haut de ma montagne, je contemple le monde.
A l’horizon, j’aperçois une jeune femme… avec un jeune homme.
Ils viennent de se rencontrer.
Le soleil va bientôt se lever.
A travers les plaines, dans l’eau, entre deux bosquets, sur le sable chaud, ils avancent
Encore, et encore, sans cesse.
Enfin, ils s’arrêtent.
C’est beau : en contrebas, des fleurs à profusion, un champ rempli de couleurs : il faut y aller.
Ils y vont, ils tournent, tombent et se relèvent, repartent et tombent à nouveau.
Ils rigolent, se regardent puis s’endorment face à face, front contre front.

Du haut de ma montagne, je les regarde.
Leur sommeil est long, ils bougent, j’aperçois leurs sourcils qui se froncent.
Ils rêvent. C’est un mauvais rêve.
Autour d’eux, les fleurs fanent, le gris domine, le monde s’assombrit.
Au dessus de moi, les nuages tapissent le ciel.
Puis ils se réveillent, fatigués, dominés par ce nouvel environnement.
Alors, apeurés, ils courent

Du haut de ma montagne, je les observe.
Je vois bien qu’ils se trompent.
Ce n’est pas la bonne direction, ils avancent vers des sentiers inconnus.
Plus tard, une forêt très dense se dresse devant eux, ils la pénètrent.
Au dessus le gris domine plus que tout.
Alors difficilement je devine leur silhouette à travers les branches.
Ils avancent, s’arrêtent, s’agitent. Je vois mal.
Ils repartent, s’agitent de nouveau et repartent. Je vois mal.

Du haut de ma montagne, je les attends.
Sous mes pieds, la forêt se termine, alors je les verrais sortir.
Les branches bougent, le jeune homme sort, seul.
Il s’assoit sur une pierre.
Les branches bougent, la jeune femme sort.
Elle s’assoit sur un tronc, plus loin.
Ils ne se parlent pas, ils ne se regardent pas.

Du haut de ma montagne, j’entends siffler.
Sous les nuages, le soleil a eu le temps de s’élever.
Au rythme des sifflements, la lumière grandit.
C’est le vent qui balaye la grisaille.
Au loin, le paysage retrouve ses couleurs.
Comme un toit qui coulisse depuis l’horizon vers moi,
Comme un toit qui coulisse depuis l’horizon vers Eux.
Enfin…….., je peux les voir

Du haut de ma montagne, je pleure.
Je pleure car je les connais,
Je pleure, car je connais leur histoire,
Je pleure car je sais ce qui s’est passé dans la forêt.
Au dessus, les derniers nuages disparaissent,
Et tu es là, souriante, magnifique, près du soleil.
Ses rayons rebondissent sur toi

Du pied de la montagne, ils regardent.
Les rayons du soleil traversent l’eau de la cascade,
Un arc en ciel se forme.
Rouge, orange, jaune, vert, bleu, rose, violet.
Ils se sourient et repartent vers le champ…

Du haut de ma montagne, je regarde
Ton image traverse mes larmes,
C’est le big-bang :
Amour, ambition, joie, force, éternité, espérance, stabilité, pureté, tendresse, bonheur, délicatesse, profondeur des sentiments, continuité...
Nous nous sourions et partons vers le champ…

-B------------- ---------------
Notre histoire se termine,
Huit années s'envolent,
Je n'ai plus bonne mine,
J'aurais dû jouer mon rôle.
-E------------ --------------